L’objectif scientifique de la coopération est de proposer une définition de la « durabilité » dans un contexte juridique.

Le droit constitue une réaction à la réalité, tout en servant à planifier l’avenir. Ses fonctions revêtent une importance croissante dans le contexte de la globalisation, des transformations sociales et des ruptures technologiques : les défis de la modernité possèdent une dimension internationale et une trajectoire d’évolution difficile à prévoir. Anticipant l’avenir, les normes juridiques doivent sécuriser et rassurer, tout en gardant la souplesse. La conciliation de ces besoins concurrents dépasse le cadre de la technique juridique stricto sensu ; supposant la prise en compte des sources variées de la normativité, y compris de la spécificité du droit international et de l’importance des normes émises par les acteurs privés.

La notion de « durabilité » correspond à l’ensemble de ces objectifs, mettant l’accent sur la définition et la préservation de l’équilibre souhaité, en dépit de l’évolution permanente des circonstances. Mots-clés de la modernité, la « durabilité » et le développement durable définissent les standards, les règles d’interprétation, constituent un indice, voire un outil de régulation, échappant à la dichotomie traditionnelle droit souple/droit dur.

La réalisation du postulat de « durabilité » suppose la définition de son contenu normatif. Le flou qui entoure aujourd’hui la notion de « durabilité » comporte des risques importants. La multiplication d’usages – que ce soit dans des actes juridiques, des textes scientifiques, ou dans le discours politique – conduit à la déformation et à l’instrumentalisation de la notion. Ouvrant la voie à une exploitation populiste, elle menace, en même temps, la cohérence du système normatif correspondant.

Proposer une définition de la « durabilité » suppose, d’abord, une analyse de sa signification actuelle. Celle-ci devrait prendre en compte la diversité des traditions juridiques, d’approches et des axiologies impliquées. Ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible d’évaluer la dynamique et les évolutions possibles de la notion étudiée et, le cas échéant, d’indiquer les pistes souhaitées.